Pont d'Asfeld
Dans son second projet, daté de 1700, Vauban propose l'occupation défensive du plateau des Trois Têtes et la jonction avec la ville par une route franchissant la Durance sur un pont en pierre, à deux arches et pile centrale. Dans le cadre des grands travaux ordonnés par le marquis d'Asfeld dès 1720, la construction du pont s’impose. Il faut d’abord aménager la route d’accès, tâche difficile qui dure près d’une année. Puis, après avoir façonné les emplacements destinés à l’ancrage des culées (parties situées sur la rive destinées à supporter le poids du tablier), on construit un échafaudage en bois, avec des cintres, afin d’installer les voussoirs (pierres formant l'arc).
Le travail de construction commence du côté de la ville. Six mois sont nécessaires pour fermer la voûte, puis encore une année pour achever l’ouvrage qui est inauguré en grande pompe en 1731.
Cet ouvrage audacieux est constitué d’une seule arche en plein cintre de plus de 38 m de portée à près de 55 m au-dessus du lit de la Durance. Au milieu du pont est érigée une croix en ferronnerie surmontant une pyramide de pierre. Une plaque en bronze indique la date de 1734, trois ans après la fin des travaux. Il semble que cela corresponde à la date d'accession de Claude-François Bidal, marquis d'Asfeld, à la dignité de maréchal de France. Hormis quelques rectifications de la route d'accès au 19e siècle, l'ouvrage n'a subi aucune modification. Il a fait l’objet d’une restauration complète en 1987.
Le fort appartient à la Ville de Briançon et fait partie des ouvrages inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial pour l’œuvre de Vauban.